

Le Vie rêvée de Rachel Waring
Stephen Benatar
Rachel Waring, la narratrice, proche de la cinquantaine, célibataire (et probablement vierge), employée de bureau, se raconte des histoires ; elle imagine comment elle aurait pu être actrice alors que tout ce qu'elle a dans la vie se résume à une colocataire qui fume comme un pompier et jure comme un charretier.
Jusqu'à ce que sa grand-tante, vieille fille recluse, meure et lui laisse en héritage une demeure délabrée à Bristol. Rachel quitte le Londres des années 80, cette ville lugubre, et prend un nouveau départ. Elle envisage son déménagement non seulement comme un changement de lieu, là où le soleil brillera en permanence, mais aussi de temps : celui des chansons populaires américaines d'autrefois et des comédies musicales, pleines de nostalgie, qu'elle aime tant.
Quand rien ne se passe exactement comme elle l'imaginait, les mensonges se multiplient. Elle s'enferme dans l'illusion et fantasme un amour imaginaire avec un ancien habitant des lieux, Horatio Gavin, abolitionniste anglais du XVIIIe siècle. Le décalage et le hiatus entre la réalité et le récit peu fiable de Rachel s'accentuent, alors qu'elle tente de contrer sa solitude et ses désillusions. La folie devient son seul refuge pour échapper aux idées noires.
Comme le souligne dans sa préface John Carey, président du Booker Prize en 1982, l'originalité du texte tient au parti pris de l'auteur : tout ce qui est raconté est perçu à travers le point de vue de Rachel. Il nous explique par ailleurs pourquoi le roman n'a pas eu le prix malgré son soutien. La réaction des autres membres du jury se situait entre l'embarras et le malaise physique : il s'agissait moins d'une critique raisonnée et méthodique du roman qu'une envie de se débarrasser d'un sujet par trop perturbant, voire pénible. Pour le dire autrement : le livre leur avait tapé sur les nerfs. Rien de moins surprenant : La Vie rêvée de Rachel Waring est un livre qui dérange parce que, pour être franc, Rachel, la narratrice folle, nous ressemble beaucoup.
L’Auteur
Stephen Benatar est un écrivain britannique, né en 1937. Il est l'auteur au Tripode de La Vie rêvée de Rachel Waring (2014) et Daisy, Daisy (2016).
Presse
Entre rêve et réalité, le monologue intérieur d'une vieille fille. Ayant hérité d'une vieille tante, la narratrice quille Londres et une vie sans fard pour s'installer en province se construire une nouvelle vie...
France – Fnac – Val d'Europe
Excentrique, dérangeant, empreint de folie douce, il s'agit-là d'un roman qui vous laisse un petit quelque-chose au fond de la bouche, de la gorge, car on se dit qu'il y a peut-être un peu bout de Rachel Waring en chacun de nous. Car après tout, qui n'a jamais rêvé sa propre vie ?
Librairie L'Escampette – Pau
Un roman totalement surprenant, qui laisse une douce trace, d'une séduction telle que l'on comprend soudain Rachel : la vie est beaucoup plus belle lorsqu'elle est subjuguée.
Premier livre de l'auteur traduit en France, une découverte !
Librairie Le Brouillon de Culture – Caen
Une écriture extrêmement maîtrisée, un personnage principal très fouillé et complexe auquel on s'identifie et pour lequel on prend fait et cause. On glisse doucement mais sûrement de l'autre côté du miroir en compagnie de Rachel, et on achève de se persuader que ce sont les autres qui ont un problème...
Camille – Librairie Le Chat Pitre – Fécamp
Avec une incroyable subtilité, Stephen Benatar nous plonge dans les pensées et l'univers de Rachel Waring, une "vieille fille" qui repart à zéro, remet sa vie à plat. Tout à tout dôle, émouvante, inquiétante, toujours en équilibre entre folie douce et totale... Envoûtant !
Librairie Passages – Lyon